La ménopause marque une étape majeure dans la vie des femmes, non seulement sur le plan hormonal, mais aussi en termes de santé métabolique et inflammatoire. De plus en plus d’études révèlent que cette transition hormonale peut s’accompagner d’un terrain inflammatoire chronique bas, augmentant le risque de maladies silencieuses mais délétères.
Une inflammation de bas grade : le moteur caché
À la ménopause, la chute des œstrogènes s’accompagne d’une augmentation des marqueurs inflammatoires, notamment la CRP ultrasensible, les cytokines pro-inflammatoires (IL-6, TNF-alpha) ou encore la ferritine. Ces marqueurs signalent un état d’inflammation de bas grade, souvent asymptomatique, mais qui prédispose à diverses pathologies :
- Arthrose et douleurs articulaires
- Maladies cardiovasculaires
- Syndrome métabolique (résistance à l’insuline, prise de poids abdominale)
- Ostéoporose
- Troubles cognitifs et neuroinflammation
Pourquoi l’inflammation s’aggrave à la ménopause ?
Les œstrogènes ont un rôle anti-inflammatoire documenté. Leur baisse entraîne :
- Une activation accrue des macrophages et des lymphocytes pro-inflammatoires
- Une diminution des effets protecteurs sur l’endothélium vasculaire
- Une altération du microbiote intestinal, favorisant le leaky gut et la translocation de toxines bactériennes inflammatoires (LPS)
Quels signes doivent alerter ?
Même sans pathologie déclarée, certains signes peuvent témoigner d’un état inflammatoire chronique :
- Fatigue persistante
- Troubles du sommeil
- Douleurs diffuses
- Gain de poids malgré une alimentation correcte
- Sensation de brouillard mental ou d’humeur instable
Que faire ? Vers une approche fonctionnelle
Une prise en charge ciblée permet d’agir en amont :
1. Bilan biologique fonctionnel
Pour évaluer l’inflammation :
- CRP ultra-sensible
- Ferritine
- Homocystéine
- Cytokines (si disponible)
- Zonuline, LBP (pour le leaky gut)
2. Nutrition anti-inflammatoire
Adopter un régime proche du régime méditerranéen :
- Riche en oméga-3 (poissons gras, graines de lin, noix)
- Pauvre en sucres raffinés et aliments ultra-transformés
- Apports suffisants en polyphénols (curcuma, thé vert, baies, cacao cru)
3. Complémentation ciblée
Selon le terrain :
- Oméga-3 (EPA/DHA ≥ 1000 mg/jour)
- Curcumine biodisponible
- Vitamine D3 + K2
- Magnésium
- Probiotiques spécifiques si dysbiose
4. Hygiène de vie
- Activité physique régulière, de préférence combinant endurance douce et musculation
- Pratiques anti-stress : cohérence cardiaque, méditation
- Sommeil optimisé : horaire régulier, rituel de déconnexion
Conclusion
La ménopause n’est pas qu’une affaire hormonale. C’est aussi une période clé pour détecter et corriger un éventuel terrain inflammatoire latent. En agissant précocement, on peut prévenir bien des maladies chroniques et retrouver une vitalité durable.